L’intercommunalité s’est engagée dans un projet contre le ruissellement érosif sur l’ensemble de son territoire. Une première étude spécifique au bassin versant de l’Hirondelle a été réalisée en 2019 puis une seconde pour le reste du territoire communautaire en 2020.

Les deux études réalisées par le Bureau d’Etudes (BE) LIOSE ont défini des axes de ruissellement sur 6 sous bassins versants (Authie, Cojeul, Escaut, Hirondelle, Sensée et Somme) et ont permis de préconiser des aménagements pour lutter contre ces phénomènes érosifs.

59 communes de l’EPCI sont concernées par des aménagements. Les 5 communes non concernées sont : Ablainzevelle, Bancourt, Beaumetz-les-Cambrai, Morval et Moyenneville.

Les aménagements à mettre en place sont de 4 types :

- Hydraulique Douce : Haies, Fascines, Bandes enherbées…

- Structurant : Barrages, Mare Tampon, Zones d’Expansion de Crue (ZEC)…

- Pluvial : Renforcements de canalisations, Caniveaux grille…

- Voirie : Décaissements ou rehaussements de voiries, Arasements de bordures…

Bassins versants

Hydraulique douce

Structurant

Pluvial

Voirie

Authie

64

6

5

0

Cojeul

42

4

44

1

Escaut

237

0

19

8

Hirondelle

198

0

0

0

Sensée

337

4-30

13

9

Somme

321

2-16

32

4

TOTAL

1 199

16-46

113

22

1 350 – 1 380 aménagements

Le nombre des aménagements structurants est fonction de la pluie de référence retenue.

Les deux derniers types d’aménagements sont de compétence communale. Il y aura donc nécessité d’un transfert de compétence temporaire pour que la CCSA puisse faire réaliser les travaux.

Une Animatrice Territorial « érosion » a été recrutée au printemps 2022 sur le territoire de la CCSA dans le cadre d’une convention financière avec l’Agence de l’Eau Artois Picardie (AEAP).

Au sein du service Aménagement du Territoire, l’animateur s’attache à :

- Connaître le fonctionnement hydraulique des bassins versants sur les périmètres communautaires ;

- Conduire la concertation du monde agricole et constituer un réseau « d’ambassadeurs » pour la déclinaison des projets communautaires ;

- Établir les conventions relatives aux aménagements fonciers (plantations de haies et de fascines) issues des études menées. L’animateur justifiera l’intérêt de ces aménagements aux endroits préconisés et sera en capacité de les ajuster (déplacement en amont ou aval) en cas de besoin dans le respect des enjeux ;

- Assurer la promotion des pratiques culturales permettant de limiter les phénomènes d’érosion et de ruissellement et accompagner les agriculteurs dans leurs mises en œuvre. Pour ce faire, l’animateur devra s’appuyer sur un réseau « d’ambassadeurs » locaux permettant d’être la « vitrine » des actions pouvant être déclinées sur cette thématique. Il sera en capacité de faire valoir les bénéfices de ces pratiques tant pour les collectivités et leurs usagers (limitation des risques de coulées de boues et d’inondations) que pour l’exploitation (amélioration de la qualité agronomique du sol, diminution des intrants, rétention et disponibilité de l’eau pluviale pour les cultures…).

Cette mission sera déclinée en partenariat étroit avec la Chambre d’Agriculture des Hauts-de-France et notamment de son service érosion pour organiser des évènements et expérimentations visant à valoriser les pratiques vertueuses pour la lutte contre le ruissellement érosif. L’animateur territorial aura à piloter l’intervention de cette dernière.

D’autres acteurs pourront également être associés en fonction de leur intérêt quant à ce type d’aménagements (structures porteuses des SAGE, Fédération de Chasse…).

- Participer à la conduite des travaux d’aménagement :

- élaboration des marchés pour la mise en œuvre des travaux,

- suivi des travaux et à la mise en œuvre du Plan de Gestion.

- Assurer la communication sur les actions menées par les collectivités et sur l’avancée des projets :

L’animatrice s’attache à valoriser les actions menées par les collectivités et à en démontrer les effets positifs. Elle valorise le travail partenarial mis en place avec les agriculteurs ayant souscrits aux projets et mettra en avant les partenaires financiers ou autres.

- Assurer la communication et la sensibilisation du grand public autour de cet enjeu que représente la prévention du risque d’érosion et de ruissellement et plus globalement la protection de la ressource en eau ;

- Articuler ses missions avec les autres politiques communautaires pouvant être liées.

Le plan de financement sera constitué sous réserve d’accords avec les partenaires suivants :

-   L’Agence de l’Eau Artois Picardie.

-   L’Etat dans le cadre du Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM), dit « fonds Barnier » qui permet de soutenir des mesures de prévention ou de protection des personnes et des biens exposés aux risques naturels majeurs (un dossier de candidature a été déposé en juin dernier).

-   Le Conseil Départemental du Pas-de-Calais dans le cadre :

·         Du Fonds d’Intervention sur les Enjeux Ecologiques Territoriaux (FIEET)

·         Du Fonds d'Aménagement Rural et de Développement Agricole (FARDA)

-          La Région Hauts-de-France dans le cadre de l’Appel à projet « Plantons des haies et des arbres agricoles »,

-          Les industries agroalimentaire (impact écologique).

L’ensemble des aménagements préconisés représente un coût financier global d’environ 10 à 14 M€ estimé par le Cabinet LIOSE pour les études 2019 & 2020.